Focus: le prix Nobel de Physiologie ou Médecine

Le prix nobel de physiologie ou médecine récompense les travaux de scientifiques ayant permis des avancées significatives dans la recherche biologique et médicale. On lui doit son nom au chimiste Alfred Nobel, inventeur de la dynamite.

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nobelEurope Eduss vous fait découvrir : l’origine du prix Nobel

Né à Stockholm en octobre 1833, Alfred Nobel grandit à Saint-Pétersbourg (Russie) et étudia la chimie aux États Unis et en France. Il travaille alors dans le laboratoire privé du chimiste T. J. Pelouze à Paris, où il rencontre l’italien Ascanio Sobrero, inventeur d’un liquide très explosif  : la nitroglycérine. Très sensible à la moindre hausse de température ou de pression, le liquide est cependant considéré comme trop volatile pour être utilisé de quelque manière que ce soit.

Rappelé en 1852 par son père pour travailler dans l’entreprise familiale -une usine d’armes à Saint-Pétersbourg- Alfred Nobel reste fasciné par la nitroglycérine. L’entreprise de son père connaît à cette époque un succès fulgurant grâce aux livraisons à l’armée russe notamment lors de la Guerre de Crimée.

Mais l’Empire Russe perd la guerre et les usines Nobel font faillite.

Bien qu’il rêvait de devenir écrivain, Alfred Nobel va alors se consacrer à l’étude de la nitroglycérine dans le but d’en faire un explosif bien plus puissant que la poudre noire. Le développement des chemins de fers et des canaux au milieu du 19ème siècle promettant une richesse immense à celui qui réussirait à maîtriser la substance volatile.

Les premières expériences se révèlent catastrophiques et nombreux collaborateurs d’Alfred Nobel dont son propre frère, Emil Nobel, moururent lors des récurrentes explosions.

Il ne se décourage pas et à partir de 1864, grâce notamment à son invention du détonateur moderne, il parvient à commercialiser de la nitroglycérine à une échelle industrielle.

Cependant la substance trop souvent mal manipulée et très difficile à transporter continuera à causer de nombreuses accidents mortels. De plus, les belligérants à travers le monde vont en faire usage. Alors que sa richesse s’accroît de jour en jour, beaucoup jugeront Nobel directement responsable des morts.

S’il essaya de nombreuses fois sans succès de mélanger la nitroglycérine avec divers additifs, il découvrit que le mélange avec du kieselguhr transforme le liquide en pâte résistante aux chocs tout en gardant sa puissance explosive. Pour la première fois, la substance explosive peut être transportée sans risque.

En 1867 il brevète son invention sous le nom de dynamite.

Cette invention, combinée avec d’autres innovations, permit de réduire drastiquement les coûts de démolition. Très vite les demandes affluent dans le monde entier et Alfred Nobel se révèle être un homme d’affaire hors pair.

Voyageant sans cesse à travers ses différents laboratoires en Europe, c’est à Paris qu’il passe le plus clair de son temps.

Alors qu’il mène un rythme de vie effréné à 43 ans, Alfred Nobel engage pour sa maison de Paris une secrétaire qui ne sera rien d’autre que Bertha von Suttner, future prix Nobel de la Paix en 1905. Cette dernière en effet, devenue militante pacifiste et bien qu’ayant travaillé pour Nobel seulement pour une courte période gardera un lien d’amitié avec lui qui l’aurait beaucoup influencé dans l’écriture de son testament.

Alfred Nobel n’arrêta jamais ses recherches et l’on compte pas moins de 355 brevets déposés à sa mort, à San Remo en 1896.

Dans son testament il écrit que sa fortune, convertie en valeures sûres, doit servir à constituer un fond dont les intérêts servent à récompenser annuellement sous forme de prix ceux qui ont apporté le plus grand bénéfice à l’humanité. Et cela dans cinq disciplines différentes.

Un nobélisé reçoit une médaille des mains du Roi de Suède lui même, un diplôme, ainsi qu’une somme d’environ 8 millions de couronnes suédoises. La cérémonie a lieu à Stockholm, exceptée pour le prix Nobel de la Paix remis à Oslo, en Norvège.

La première cérémonie de remise des prix Nobel eut lieu en 1901.

Pourquoi un prix Nobel de physiologie ou médecine ?

Il existe donc cinq prix Nobel remis annuellement lors de la traditionnelle cérémonie du 10 décembre (jour de la mort d’Alfred Nobel). Ils sont dans les domaines suivants : de physiologie ou médecine, de physique, de chimie, de littérature, de la paix. Ultérieurement, le prix de la banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel fut créé (1968) honorant à son tour cette belle science.

Si la physiologie et la médecine ont une place parmi les disciplines récompensées cela est dû à l’intérêt sincère qu’éprouvait Alfred Nobel pour ces champs d’étude. Il notait régulièrement ses idées pour soigner des maladies et s’intéressait particulièrement à l’anesthésie, listant une série de substances ou d’alcools pouvant servir à cet effet. Il préconisa d’ailleurs l’injection intraveineuse à la place de l’anesthésie à l’éther ou au chloroforme couramment utilisée à son époque.

Conformément au testament, le prix Nobel de physiologie ou de médecine est décerné par l’Institut Karolinska (une université médicale suédoise mondialement prestigieuse). Ce choix surprit à l’époque. L’institut, à l’origine un centre d’entraînement pour chirurgiens militaires, n’avait pas le statut de faculté médicale aussi prestigieuse qu’à l’université d’Uppsala ou de Lund. Cependant les pères fondateurs de l’Institut, le chimiste Jöns Jacob Berzelius et l’anatomiste Anders Retzius (dont ont doit le nom des Stries de Retzius découvertes sur l’émail dentaire) utilisaient des méthodes scientifiques rigoureuses telles que l’observation au microscope. Cela plaisait bien plus au pragmatique Alfred Nobel que la constante corrélation de la maladie avec le péché alléguée dans d’autres facultés médicales.

Chaque année l’événement est internationalement médiatisé. La cérémonie de remise de prix permet d’apporter une véritable lumière sur les travaux des chercheurs et favorise les échanges entre eux. Le prix Nobel bénéficie d’un immense prestige aux yeux du public et est dans la culture populaire perçu comme un “symbole” de l’intelligence. À l’instar des médailles d’or des jeux olympiques, un nobélisé fait figure de fierté nationale. Cela pouvant (à tort ou à raison selon les opinions) aiguiser la compétition pour le plus de médailles par pays.

Le dernier français récompensé du prix Nobel de physiologie ou médecine est Jules Hoffmann (2011) pour ses recherches sur l’activation de l’immunité innée.

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Quelques faits et anecdotes compilés par Europe Eduss

Le plus jeune lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine était âgé de 32 ans, le plus vieux de 87 ans ! Au total 12 femmes ont reçu le prix dans cette discipline. Parmi elles une française, Françoise Barré-Sinoussi récompensée avec Luc Montagnier pour sa découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH).

Alfred Nobel eut tout au long de sa vie une santé déplorable. Il souffrit d’indigestion, de maux de tête mais aussi de dépression. Enfermé de longues heures dans ses laboratoires, la toxicité des produits chimiques accentuèrent  ses problèmes. Vers la fin de sa vie, il souffrait de violentes crises d’angine de poitrine.

Paradoxalement, si l’exposition accrue à la nitroglycérine cause de sérieux problèmes médicaux, le médecin Lauder Brunton découvre en 1867 que les nitrates peuvent soulager efficacement les douleurs d’angine de poitrine. Quand les médecins d’Alfred Nobel lui prescrivirent de la nitroglycérine (un type de nitrates) pour soigner ses propres douleurs cardiaques ce dernier refusa tout en s’amusant de l’ironie !

Indépendante, la Fondation Nobel gère la fortune laissée par le suédois à sa mort dans le but d’accomplir les volontés de son testament. Les dépenses liées à son fonctionnement, à l’organisation des cérémonies et bien sûr aux récompenses des nobélisés sont entièrement financées grâces aux intérêts des investissements de la fondation.

Polyglotte, épris de littérature et de poésie, Alfred Nobel partagera une amitié avec Victor Hugo et de nombreux auteurs.

Le test d’Europe Eduss : Connaissez-vous vous les 13 français prix Nobel en physiologie ou médecine ?

1907 : Charles Louis Alphonse Laveran

1912 : Alexis Carrel

1913 : Charles Robert Richet

1928 : Charles Jules Henri Nicolle

1956 : André Cournand

1965 : Jacques Monod, André Lwoff et François Jacob

1977 : Roger Guillemin

1980 : Jean Dausset

2008 : Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi

2011 : Jules Hoffmann

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